Des sources judiciaires ont indiqué lundi 17 octobre que le greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi, dans le sud de la RDC, a été incendié dans la nuit, vers une heure du matin. Elles soupçonnent une tentative de faire disparaître le dossier relatif à l’affaire Gédéon, ce chef milicien condamné à mort en 2009 qui vient de se rendre aux autorités après cinq ans de cavale.

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« Faut-il rappeler que le palais de justice de Lubumbashi qui abrite le parquet général, la cour d’appel et un cachot, est protégé, jour et nuit, par la police ? Qui peut s’y rendre et incendier le greffe pénal sans être inquiété ? » interroge un avocat qui a requis l’anonymat.

Pour lui, l’incendie signalé dans la nuit du 16 au 17 octobre dans une partie du palais de justice de Lubumbashi n’avait qu’un objectif : « Effacer  toutes les preuves du dossier pénal de Gédéon [chef milicien qui s’est rendu le 11 octobre, ndrl] et éviter que ce dernier soit confronté à ses déclarations de jadis devant la justice. »

Condamné à mort en 2009 par un tribunal militaire de Kipushi – verdict confirmé ensuite en appel à Lubumbashi – pour « crimes contre l’humanité », « crimes de guerre » et « appartenance à un mouvement insurrectionnel et terroriste »,Gédéon, de son vrai nom Kyungu Mutanga, avait pu s’évader deux ans plus tard de la prison de Kasapa dans des circonstances encore non élucidées.

« Incendie criminel », selon le parquet

Depuis sa reddition, le chef milicien, responsable des exactions dans le « triangle de la mort » – Mitwaba, Manono, Pweto – entre 2003 et 2006, n’est pas inquiété par la justice. Qu’advient-il de sa condamnation ? Silence radio, pour l’instant, du côté des autorités. Alors que des ONG des droits de l’homme, Human Rights Watch en tête, demandent son incarcération.

À qui profiterait la disparition des dossiers judiciaires conservés dans le greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi ? Au parquet de la capitale du Haut-Katanga, l’on se contente d’avancer qu’il s’agit d’un « incendie criminel », sans donner plus d’indications sur ses éventuels auteurs. « Mais tous les dossiers sensibles ont été protégés car ils sont gardés ailleurs », ajoute une source proche du procureur.

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