Il est resté scotché  sur des thèses et hypothèses liées aux contraintes, alors que les congolais, eux, attendent la synthèse du travail de la CENI, pour être fixés sur  un échéancier électoral clair et limpide.  Ils ont, en effet, besoin d’un calendrier devant  tenir   compte de  délais prescrits  dans l’Accord  conclu sous l’égide des Evêques, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain.

Nangaa encore et toujours lui, s’est présenté, hier, les mains vides,   devant une brochette de médias, pour livrer  de nouvelles explications en rapport avec le raté du 4 septembre pour  le début de l’enrôlement au Grand  Kasaï et, surtout, l’affaire du calendrier tant exigé. Tout balbutiant, l’homme a, néanmoins,  laissé entendre qu’il publierait, très prochainement, le calendrier ;  le temps, pour lui,  d’en finir avec quelques derniers réglages. 

Agenda antonymique

Et, pourtant, le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, du moins,  dans son aile inoxydable  de Limete,  le  lui demandait, au plus tard, le 1er septembre. Il lui  exigeait également  de  convoquer le corps électoral, au plus tard, le 30 septembre, pour des élections dont le délai butoir avait été déjà  fixé au 31 décembre 2017, au plus tard,  selon l’Accord de la Sylvestre. Le Rassemblement, faute de mieux, avait annoncé de multiplier des pressions internes et externes, pour obtenir l’organisation de ces  élections-là, dans le respect ‘’stricto sensu’’ de la feuille de route tracée, depuis la conclusion des discussions directes. Tout le reste, aux yeux du Rassemblement, n’est que baliverne. Il accuse, du reste, la CENI de servir d’appendice au schéma de la Majorité, pour cautionner un énième glissement.

 Kananga à la manœuvre

Après l’évaluation tripartite, la CENI devrait, certainement, produire un calendrier électoral, conformément aux vœux des participants aux assises de Kananga. D’ailleurs, s’exprimant à ce sujet, le Président de la Centrale électorale  qui s’est présenté, hier,  devant les médias, les mains bredouilles, a réitéré, comme à ses habitudes, sa promesse axée  sur la publication imminente du calendrier  dont il n’a précisé ni la date, ni le nouveau chronogramme  des prochaines élections. Très évasif,  Nangaa a, néanmoins,  laissé entendre qu’il resterait dans les prescrits de l’Accord de la Saint Sylvestre.

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Pris comme tel, le calendrier ainsi annoncé, risque encore de prendre du temps, pour qu’il soit connu du public.  Puisqu’il est question, à l’en croire, de paramétrer tous les agrégats  ou, simplement,  d’étudier toutes les contraintes auxquelles la CENI, en tant qu’institution, est confrontée, quant à la tenue des élections apaisées.

Contraintes

Allusion faite, apparemment, à la sempiternelle question de finalisation de l’enrôlement et de la constitution  du fichier électoral, à la programmation, au vote et promulgation des lois essentielles (Révision de la loi électorale et loi portant répartition des sièges), au financement des opérations préélectorales, électorales et post-électorales, aux affaires de commandes des kits, fabrication, livraison et déploiement des kits et, puis,  à la sécurisation du processus électoral, lui-même.

Longue liste

A toutes ces difficultés, car la liste est longue, il y a lieu d’ajouter le recrutement et la formation des agents ainsi que toutes les autres exigences autour du contentieux et de recours, lorsqu’il faut que  le processus, dans toute sa transparence, respecte scrupuleusement, toutes les étapes du chemin critique que Nangaa manipule, d’ailleurs, avec  maestria, pour faire plier l’échine, grâce aux ratios de temps réglementaire et légal qu’il comporte, à tous ceux qui rament à contre-courant.

Vif débat

Un tel discours de la part de la CENI ou, même, de son Président,  pourrait relancer le débat sur l’agora politique. Si bien qu’à tout prendre, deux schémas rivalisent déjà d’ardeur. Lorsque les uns parlent de l’évaluation, comme pour rempiler et se donner du temps nécessaire sur le dos de l’Accord du 31 décembre 2016, les autres  parlent, par  contre, d’une nouvelle transition sans Kabila. Les deux schémas, même s’ils se repoussent, ils soulèvent, en réalité, l’autre face de l’iceberg. Du moins, il se dégage une constante : la non-tenue des élections dans les délais et l’organisation d’une transition dont la configuration reste à définir.

Couper la poire en deux ?

D’où, les analystes les mieux outillés pensent et le disent tout haut, qu’il serait mieux qu’on  fasse l’osmose de ces deux  visions rivales au travers d’une nouvelle table de pourparlers, pour éviter le naufrage et pour ne pas  sacrifier indéfiniment  le pays sur l’autel des intérêts partisans. Dans  plusieurs milieux sérieux, l’on évoque de plus en plus, la problématique du retour aux fondamentaux de l’Accord et de la recomposition de la scène politique congolaise sous un nouveau format. Autrement dit, cette transition, pour qu’elle  se déroule  sans heurts, ni fioriture, elle devrait, en principe, être revêtue  du quitus de l’Opposition radicale. Or, cette dernière, au regard du taratata auquel elle a été exposée, depuis la fin des discussions directes, n’a cessé d’exiger  des garanties de bonne foi qu’elle n’a toujours pas eues jusqu’à ce jour. Et si l’on les  lui donnait maintenant ? Est-ce que la donne politique ne changerait  pas ? Pas si sûr. Mais, dans tous les cas,  même si cela   n’est peut-être pas un acquis d’avance,  il y a lieu de s’investir dans l’art  de   négociations.  En politique, dit-on,  rien n’est impossible.

© La Prospérité, via WabSoft

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