En République démocratique du Congo, l’ONU maintient sa conférence pour le 13 avril, avec pour but de lever près d’1,7 milliard de dollars pour financer le plan d’action humanitaire 2017-2019.

Objectif : assister plus de 13 millions de personnes dans le besoin, dont plus 4,5 millions de déplacés. Le gouvernement congolais, lui, refuse d’assister à cette conférence, accusant l’ONU de chercher à ternir l’image du pays. Il menace même, en cas d’absence d’harmonisation des vues, d’empêcher les humanitaires de mettre en oeuvre les mesures envisagées.

Même si l’ONU a annoncé son intention de maintenir la conférence, ce n’est pas sans réticence. Il y a ceux qui, au sein du système onusien, pensent encore qu’il était préférable de tout annuler. Les uns pour ne pas froisser le partenaire congolais, les autres parce que, comme le disait le ministre congolais de la Communication, « on n’aide pas un malade contre son gré ».

« S’ils veulent priver leur population d’1,7 milliard de dollars d’aide humanitaire, comme ils l’ont privée des visas Schengen, c’est leur droit souverain », renchérit une source onusienne. Si la conférence se tient, assure cette même source, c’est à cause de la pression de certaines personnalités onusiennes et surtout d’Etats membres qui estiment que, malgré ce refus, l’ONU a toujours mandat d’assister les plus démunis.

Désaccord sur le nombre de déplacés

Comment expliquer une telle réticence interne ? Parce que Kinshasa ne reconnait que quelque 230 000 déplacés internes répartis dans 69 camps à travers le pays, quand la communauté humanitaire parle de 4,5 millions et de la plus grave crise de déplacement au monde et que pour tous ces déplacés qui ne sont pas officiellement reconnus, le minimum de standard et d’accès aux biens de première nécessité n’est plus garanti. Faute de moyens, mais pas seulement.

Certaines autorités locales refusent déjà qu’une quelconque assistance soit fournie. Conséquence : des sites brûlent faute de bâches et d’espace, des épidémies se développent faute d’eau et d’assainissement. Et pourtant, rappelle un porte-parole d’Ocha (le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU), c’est conjointement que l’ONU et le gouvernement congolais avaient présenté en janvier dernier le plan d’action humanitaire que la conférence de Genève devrait permettre de financer.

© Wab-infos avec RFI

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