Le gouvernement et l’opposition ont donné un bilan radicalement différent de la journée de “deuil et de recueillement” lancée par Jean Ping ce jeudi au Gabon, où l’AFP a constaté une activité quasi-normale, avec moins de circulation que d’habitude.

L’ex-ministre et patron de l’Union africaine Jean Ping, passé à l’opposition et rival malheureux d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle, avait invité les Gabonais à rester chez eux pour honorer la mémoire des victimes des violences post-électorales début septembre (trois selon les chiffres officiels, des dizaines d’après M. Ping).

Cet appel s’est traduit par “un flop magistral”, a estimé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

“Il n’a eu aucun impact dans les administrations, les hôpitaux, le secteur privé, les commerces, les taxis”, a-t-il indiqué à l’AFP, affirmant avoir consulté ses collègues de la Fonction publique, du Travail et de l’Intérieur.

“Dans l’administration, il y aurait 75% d’absentéisme malgré les intimidations”, affirme à l’inverse à l’AFP un membre de l’équipe de communication de Jean Ping, qui préfère garder l’anonymat.

“Dans le privé, c’est une personne sur deux qui ne se serait pas présenté au travail”, poursuit-il citant “des militants, des syndicats”.

“Les commerces, le secteur informel et les taxis montrent une activité normale”, concède-t-il, expliquant que les Gabonais sont moins représentés dans ces secteurs largement pourvus par des immigrés, principalement ouest-africains.

L’activité était quasi-normale à Libreville et Port-Gentil, a constaté l’AFP.

Dans la capitale, la circulation semblait moins dense en fin d’après-midi sur le front de mer qu’un autre jour à l’heure de la sortie des bureaux.

Le gouvernement gabonais avait prévenu la veille au soir que jeudi serait un jour ouvrable comme les autres, demandant “à tous les responsables des administrations publiques et privées de prendre les dispositions nécessaires”.

L’économie gabonaise est fragilisée par la chute des cours du pétrole, et un long ralentissement dû à l’élection du 27 août.

Ali Bongo a finalement été proclamé réélu le 23 septembre par la Cour constitutionnelle qui a rejeté le recours de Jean Ping dénonçant des fraudes.

AFP

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