Des responsables de la sécurité congolaise ont interféré avec l’enquête sur les meurtres de deux surveillants des sanctions contre l’armée américaine l’an dernier dans le centre de la République démocratique du Congo, ont indiqué des experts américains.

L’accusation a été déposée dans une note confidentielle par le Département des affaires politiques des Nations Unies datée du 18 avril et diffusée parmi les membres du Conseil de sécurité sur les progrès d’une équipe d’experts envoyés au Congo en novembre par le Secrétaire général des Nations Unies. l’enquête des fonctionnaires sur les meurtres.

La note a été vue par Reuters mardi. Un porte-parole du gouvernement congolais n’a pas pu être immédiatement contacté pour commenter.

Observateurs des sanctions contre les États-Unis Zaida Catalan, une Suédoise, et Michael Sharp, un Américain, ont été tués en mars 2017 dans la région du Kasaï central alors qu’ils enquêtaient sur la violence entre les forces gouvernementales et une milice locale.

La note indiquait que l’équipe, dirigée par l’avocat canadien Robert Petit, avait tenté «d’établir une relation de travail productive avec les autorités judiciaires et les autorités nationales de la RDC, mais qu’elle avait éprouvé des difficultés à coopérer pleinement».

« Plusieurs arrestations importantes ont eu lieu, mais les progrès de l’enquête continuent d’être entravés par l’interférence continue de l’appareil de sécurité », a indiqué le communiqué.

La note des États-Unis ne précisait pas qui entravait spécifiquement la sonde.

Les responsables congolais disent qu’ils sont déterminés à traduire en justice les auteurs. Ils ont blâmé les assassinats de la milice Kamuina Nsapu, qui a éclaté en août 2016 après que les forces gouvernementales ont tué un chef local qui avait exigé qu’ils se retirent du Kasaï.

Les autorités congolaises ont arrêté 12 suspects en procès et 14 autres sont jugés par contumace. Cependant, le procès a été suspendu pour une durée indéterminée en octobre et le tribunal n’a pas précisé quand la procédure reprendra.

La note indiquait que les experts n’avaient pas accès aux témoins clés et aux interrogatoires, y compris de deux suspects arrêtés en mars, ni à l’endroit où se trouvait un autre témoin clé qui servait d’interprète à Catalan et Sharp lors d’une réunion la veille de leur assassinat .

Les reportages de Reuters et de Radio France Internationale (RFI) en décembre ont révélé qu’au moins un autre participant à cette réunion, au cours de laquelle le voyage fatal du lendemain avait été organisé, était un informateur du service national de renseignement (ANR).

L’insurrection qui a duré toute l’année au Kasaï a tué jusqu’à 5 000 personnes et forcé 1,5 million de personnes à quitter leur foyer. Les Nations Unies et les groupes de défense ont accusé les forces gouvernementales de violations généralisées des droits humains, accusations que le gouvernement a démenties.

Wab-infos avec Reuters

Si vous avez aimé cet article, n'hesitez pas à le partager sur les reseaux sociaux!!!