Des voix ne cessent de se lever au pays pour condamner l’érection de Minembwe en commune rurale.

L’évêque d’Uvira (Sud-Kivu) , Mgr. Sébastien Muyengo exprime le risque d’occupation des terres congolaises par les Banyamulenge.

“Pour nos populations, la commune de Minembwe est le dernier coup de maître après l’échec du pouvoir du rassemblement pour la démocratie (RCD), d’obédience rwandaise à l’époque, de créer tout un territoire dans la province pour nos frères Banyamulenge, identifiés comme des Congolais d’origine rwandaise et d’ethnie tutsi.Aussi, parler plutôt de commune rurale, nos populations considèrent qu’il s’agit de “terres ou territoires occupés”, par défi. Ce qui constitue une humiliation pour elles “, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi , 5 octobre à la paroisse Sainte Anne à Gombe (Kinshasa).

Piqué au vif , Mgr. Sébastien Muyengo lance un appel pathétique au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi à veiller au grain de l’intégrité des frontières nationales.

” Avec nos populations, nous nous posons dès lors ces questions : 1. Que dit le président de la République, Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, à ce sujet ? Va-t-il continuer à affirmer qu’il n’y est pour rien dans cette situation parce qu’elle date d’avant son arrivée au pouvoir ? Lorsqu’on devient président de la République, on prend en charge le destin du pays avec aussi bien son passé, son présent et son futur. Concernant la commune de Minembwe, on ne cessera pas de s’interroger sur la responsabilité du Président Félix Tshisekedi, quand on sait que le maître d’œuvre de l’entreprise est celui-là même qui est à la tête du Ministère de la décentralisation et des réformes institutionnelles depuis le règne de son prédécesseur jusqu’au sien.”

Nouveau test pour Tshisekedi !

L’évêque d’Uvira , Sébastien Muyengo qui interpelle Tshisekedi à agir pour le destin du pays, dit-il que ce dernier est face à un nouveau test depuis son avènement au pouvoir le 24 janvier 2019.

” Plus que le programme de 100 jours, le problème de la commune de Minembwe constitue un test pour le Chef de l’Etat : Pour qui roule-t-il finalement ? Pour le “peuple d’abord”, comme le jurait son père, ou pour ceux qui, comme on l’entend, l’ont placé au trône afin de servir de lui pour en arriver là ? Nous craignons que s’il laisse faire le cas de Minembwe, le processus de démembrement du pays, ou de ce que l’on appelle “balkanisation”, soit amorcé avec sa complicité. Ce qui en droit constitutionnel constitue une “haute trahison “, a-t-il prévenu.

Rappelons par ailleurs que le bourgmestre de la commune rurale de Minembwe a été officiellement installé depuis le dimanche de la semaine dernière plus d’une année après sa nomination par l’ancien Chef de l’État, Joseph Kabila ; c’était à l’occasion du passage de la caravane de la paix qui a séjourné dans le territoire de Fizi, fréquemment au cœur des conflits intercommunautaires au sud de la province du Sud-Kivu, en présence d’Azarias Ruberwa et Ngoy Mukena respectivement Ministres de la Décentralisation et Défense Nationale.

ATIBU Gédéon

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