Malgré un taux de chômage toujours élevé en RDC, de nombreuses professions peinent à recruter. C’est notamment le cas des cabinets d’avocats qui ont de plus en plus de difficultés à attirer les jeunes diplômés. Pire, la profession d’avocat ferait même fuir : selon le rapport de M. Kami Haeri sur l’avenir de la profession, 30% des jeunes avocats quittent la robe avant 10 ans de carrière. Pourquoi un tel désamour apparent pour ce métier de prestige ?

Les cabinets d’avocats organisent très rarement des tests d’admission pour des raisons aussi diverses que variées. D’abord il faut retenir qu’il s’agit des créations privées dans un État dont le nombre d’avocats est suffisamment élevé. La plupart de cas, ils sont constitués par des avocats ayant plus ou moins des affinités (ami, proche de la famille, frère d’un ami etc).
C’est ce qui explique d’ailleurs la difficulté pour les nouveaux avocats sans connaissance (circuit dans le domaine) de se trouver un cabinet.

Une rémunération trop faible?

«Un avocat n’a pas de salaire. Il vit des honoraires. Cela signifie qu’il gagne, selon qu’il a des dossiers des clients à traiter. Néanmoins il se peut, que l’on soit dans un bon cabinet ayant des abonnements juridiques. Dans ce cas l’on remet aux avocats des « forfaits » (dans le jargon des avocats) qui varient d’un cabinet à un autre. La règle est que l’avocat n’a pas de salaire, il n’est pas régi par un contrat de travail car exerçant une profession libérale. Il vit des honoraires perçus auprès des clients qu’il assiste ou défend», a déclaré à Wab-infos, Me Jean-Luc Mburanumwe.

Pour beaucoup de jeunes, la perspective de gagner à peine plus que le SMIC après 7 ans d’études est rédhibitoire.

Des attentes mal prises en compte

C’est bien connu, un avocat travaille beaucoup : un tiers des avocats fait plus de 55h/semaine. Un tel investissement peut en décourager certains. Mais surtout, les jeunes avocats collaborateurs ont trop souvent l’impression d’être de simples exécutants, mal considérés et sous pression à la moindre erreur commise.

Par ailleurs, cette charge de travail signifie qu’ils ne pourront pas développer leur clientèle personnelle alors qu’il s’agit de l’enjeu principal des premières années de collaboration. Il peut être compliqué de jongler entre les missions confiées par le cabinet d’avocat et les activités nécessaires au développement d’une clientèle personnelle. 46% des avocats ayant moins de 2 ans d’expérience indiquent qu’ils n’ont quasiment pas ou pas du tout la possibilité de développer leur clientèle personnelle.

Quelles solutions ?

Les cabinets d’avocats prennent peu à peu conscience qu’ils sont concurrencés, sur le plan de l’emploi, par les entreprises qui recrutent de jeunes talents du droit pour être juristes. En France par exemple, le métier est certes moins prestigieux mais les salaires sont plus élevés et les heures de travail sont raisonnables. Une solution consisterait à mieux former les avocats aux techniques de management moderne.

Il y aura toujours de jeunes hommes et de jeunes femmes désireux de porter la robe et de défendre des clients, mais ceux-ci n’acceptent désormais plus le management par le stress et la peur, comme purent le faire leurs aînés. Et pour les cabinets qui adoptent effectivement un management humain, moins pyramidal, il importe aussi de le faire savoir grâce à des actions de communication ciblées.

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