Un « Dictionnaire universel des dieux, déesses et démons » rassemble les milliers de divinités que l’humanité a côtoyées au cours de son histoire.

Derrière les obsédants débats sur la laïcité, la place de l’islam en Occident ou la résurgence de la foi catholique, il y a, pour beaucoup d’entre nous, la stupéfaction de constater qu’on trouve encore des croyants en France. Pas seulement des croyants culturels, qui voient la religion comme une vague source de sagesse existentielle, mais des déistes, des vrais, qui estiment que Dieu existe, au même titre qu’une chaise, qu’il a un pouvoir réel sur ses créatures et que sa parole a force de loi.

On pensait pourtant l’affaire divine réglée. La religion, avait-on appris à l’école, était un ancien opioïde frelaté, un tranquillisant social jadis fourgué à la population par le cartel clérical. Puis les forces conjuguées de la République et de la science moderne avaient démantelé le réseau et désintoxiqué le peuple. On nous avait assuré que Dieu était mort et que le monde se désenchantait. On le regrettait, quelque part. Il nous faudrait trouver de nouvelles raisons de vivre sous ces cieux vides, prix à payer pour sortir de l’obscurantisme et entrer dans l’âge métaphysique de la vérité. S’il restait quelques poches de croyance ici et là, pensait-on, c’étaient des survivances, des folklorismes ultralocaux, ou le résultat de mécanismes identitaires destinés à disparaître avec le renouvellement des générations.

Puis il a fallu se résoudre. Même en France, un des pays les plus athées du monde après la Chine et la République tchèque, où la religion était jusqu’à récemment presque totalement absente de la vie publique, une partie importante de la jeunesse s’est mise à croire en Dieu sans qu’on l’y oblige, comme si Dieu n’était jamais parti. Partout dans le monde, la division religieuse est un casus belli de premier ordre, et déclenche plus de conflits armés que la lutte des classes. Les humains, à travers les révolutions philosophiques des siècles passés, sont restés de grands croyants.

Qui sont les dieux ?

De grands fabricants de dieux, devrait-on dire. C’est la leçon du «Dictionnaire universel des dieux, déesses et démons» qui vient de paraître aux éditions du Seuil. Sous la direction de l’essayiste et journaliste Patrick Jean-Baptiste, spécialiste du monde hébreu, soixante-dix auteurs (historiens, archéologues, ethnologues) ont compilé tout ce en quoi les hommes ont cru. Du moins ce qui a laissé une trace, puisque, prévient l’ouvrage, «personne ne sait précisément combien d’êtres surnaturels l’humanité a inventés ou côtoyés au cours de son histoire».

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