Le football est un jeu, prenant une toute autre dimension lorsqu’une sélection a pour mission de représenter son peuple sur la scène internationale. Du Brésil de Pelé, aux Pays-Bas de Johan Cruyff, en passant par la Hongrie des années 50, ces étendards d’une Nation ont marqué l’Histoire de ce sport.

Angleterre 1966

Après lui avoir donné ses lettres de noblesse, l’Angleterre a assisté, impuissante, à la domination d’autres nations au sport qu’elle a inventé. Une anomalie dont les Three Lions ont enfin mis un terme le 30 juillet 1966, dans son antre de Wembley.

Cette année 66 est une consécration à l’échelle mondiale, venant récompenser la meilleure génération de l’Histoire de la sélection anglaise.

Menée par les légendaires Bobby Charlton, le buteur controversé Geoffrey Hurst ou encore Gordon Banks, auteur de « l’arrêt du siècle » quatre ans plus tard face à Pelé (Mondial 1970), ces chevaliers de sa Majesté sont à jamais des figures emblématiques du Royaume.

Le regard de 90min UK : Pour être honnête, je ne pense pas qu’en tant qu’équipe, l’Angleterre 66 se compare au Brésil, aux Pays-Bas ou à d’autres grandes équipes internationales. Contrairement à ces nations, les Three Lions n’ont pas laissé un héritage massif. En 1966, on avait de très bons joueurs mais a surtout bénéficié de jouer à domicile. Très populaire en Angleterre, certes, mais vraiment génial ? Non.

France 1982-1986

Le carré magique de l’Équipe de France est le parfait symbole de cette incroyable génération. Dirigée par le regretté Michel Hidalgo, décédé le 26 mars dernier, cette constellation de talents a remporté l’Euro 84, à domicile, et aurait légitimement pu remporter une Coupe du monde.

Demi-finalistes en 1982, au terme du célèbre attentat de Schumacher sur Battiston (voir ci-dessus), et en 1986, marqué par le mythique quart de finale face au Brésil (1-1, 4-3 TAB), les partenaires de Platoche ont fait rêver toute une nation, et bâti les fondements des futurs succès tricolores.

10. Le Brésil de Telê Santana

Certainement l’équipe qui a produit le plus beau football de l’Histoire. Sélectionneur de la prestigieuse sélection auriverde lors des mondiaux 82 et 86, Telê Santana n’a pas remporté de sacre planétaire, mais a marqué à jamais le football de son empreinte.

Il poussait les arrières latéraux à se porter en attaque. Il ne voulait pas de milieux axiaux qui se cantonnent à stopper les adversaires ; il voulait qu’ils sachent faire bon usage du ballon. Il nous a donné la liberté de tenter tout ce qu’on voulait tenter. Il nous demandait toujours de faire le spectacle », racontait Falcão, international de 1976 à 1986.

Sublimant le football par sa philosophie, ce romantique du football était un formidable chef d’orchestre, conscient des artistes qu’il avait à disposition.

Le regard de 90min Brésil : Une des équipes les plus charmantes que le Brésil et le monde aient jamais vues. Elle est considérée dans le pays comme « la meilleure équipe de l’histoire qui n’a pas été championne« . Il y a toujours ce sentiment de « Et si » dans les souvenirs.

9. Italie 1934-1938

Si on ne devait retenir qu’une Squadra Azzura, on retiendrait inévitablement la double championne de monde en 1934 et 1938, entraînée par « Il vecchio maestro » (le vieux maître), Vittorio Pozzo.

Étendards de l’Italie fasciste sur la scène internationale, les iconiques Giuseppe « Peppino » Meazza, Silvio Piona ou autre Angelo Schiavio incarnaient les « hommes nouveaux » italiens, promus par Benito Mussolini, et servant la nation tels des soldats.

Le regard de 90min Italie : La Coupe du monde était l’événement parfait pour que Mussolini instrumentalise le football pour montrer « le pouvoir italien ». Cette Italie, c’est surtout des joueurs incroyables : Raimundo Orsi, Angelo Schiavio et surtout Giuseppe Meazza, l’un des plus grands joueurs de notre histoire du football.

8. France 1998-2000

« Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille », clamait Thierry Roland au soir du 12 juillet 1998. Peu d’observateurs imaginaient cette sélection dominer la planète football comme elle a pu le faire pendant près de cinq ans.

Le doublé de Zidane en finale du Mondial 98 face au Brésil, le but en or de Trézeguet lors de l’Euro 2000, les scènes de liesse sur les Champs Élysées… tellement d’images illustrant à quel point cette équipe a marqué toute une génération.

7. L’Argentine de Maradona

L’âge d’or du football argentin s’étend de 1978, date du premier sacre mondial de l’Albiceleste, à 1990. Cette période coïncide évidemment à l’émergence d’un homme : Diego Maradona.

« Ce que fait Zidane avec un ballon, Maradona le faisait avec une orange », disait Michel Platini.

Au sommet de son art, « El Pibe de Oro » a mené à lui seul sa sélection sur le toit du monde en 1986, avant d’échouer en finale face à l’Italie en 1990. Outre sa célèbre main de dieu, la légende du Napoli a marqué les esprits par un sens du dribble et du jeu tout aussi divin.

Le regard de 90min : « Maradona est le meilleur joueur de tous les temps, argue Brian Goldfarb, rédacteur en chef de 90min. Jamais un joueur n’a atteint le niveau qu’il a montré lors du Mondial 86. Il a mené une équipe sans véritables talents vers le titre suprême. Il a fait la même chose en Italie, en menant une petite équipe comme Naples au niveau des clubs les plus puissants du monde, souligne-t-il. Si l’on considère le talent, le leadership et la personnalité, nous n’avons jamais vu cela, avant ou après Diego, et nous ne le verrons plus jamais. »

6. Espagne 2008-2012

Une génération incroyablement talentueuse, des clubs souverains sur le Vieux Continent, et l’apogée du Tiki-taka. L’Espagne a tiré les bénéfices de ces facteurs pour régner sur la planète football.

Vainqueurs de l’Euro en 2008 et 2012 et de la Coupe du Monde en 2010, les partenaires des métronomes Iniesta et Xavi ont imposé leur style de jeu et ouvert une nouvelle ère footballistique.

Le regard de 90min Espagne : La meilleure équipe de l’histoire de la Roja et sûrement la meilleure du XXIème siècle. Il ne suffit que de jeter un œil sur l’équipe-type pour mesurer la qualité de cette formation. Des légendes.

5. Allemagne de l’Ouest 1970-1976

La Mannschaft à son apogée. Arme de destruction massive composée de joueurs de légende, cette génération a brillé à une période où le Brésil et les Pays-Bas étaient au sommet de leur art.

Vainqueur du Mondial 1974, en neutralisant le « football total » des Oranje de Johan Cruyff (voir plus bas), la sélection du capitaine emblématique, Franz Beckenbauer, et du « Bomber der Nation » (bombardier de la nation), Gerd Müller (68 buts en 65 sélections), est l’une des équipes les plus redoutables de l’Histoire.

Le regard de 90min Allemagne : C’était sans aucun doute l’époque la plus légendaire de notre sélection nationale avec autant d’icônes. Elles sont toujours très admirées en Allemagne. En général, elles n’apparaissent plus dans le public, mais on se souviendra toujours de leurs réalisations. Franz Beckenbauer et Gerd Müller sont sans aucun doute les GOATs de la Mannschaft.

4. Brésil 1958-1962

Été 1958. Le Brésil se déplace en Suède avec un nouveau prodige de 17 ans : Edson Arantes do Nascimento.

La suite est entrée dans l’Histoire. Pelé s’impose comme l’un, voire le meilleur joueur de tous les temps et mène la mythique Seleçao vers ses deux premier sacres mondiaux. Avec ses coéquipiers Garrincha, Pepe et Didi, ils révolutionnent à jamais le football.

Le regard de 90min Brésil : La génération fondatrice qui a permis de créer l’esprit de victoire dont les Brésiliens avaient besoin pour croire en notre capacité d’être champion du monde de football. Ce sont des légendes.

3. Les Pays-Bas de Cruyff

Comment cette sélection, incarnée par l’esthète Johan Cruyff, n’ait jamais remportée la Coupe du Monde ? C’est assurément la plus grande énigme de l’Histoire du ballon rond.

Finalistes malheureux en 1974 (défaite 2-1 face à l’Allemagne de l’Ouest), les hommes de Rinus Michels, instigateur du « football total », ont sublimé leur sport. Les Oranje ont cependant dû attendre l’Euro 88 et la génération van Basten et Ruud Gullit pour s’adjuger un titre international.

Le regard de 90min : C’est l’acte de naissance du football néerlandais. Même si, bien sûr, ils n’ont pas remporté la Coupe du monde ni le Championnat d’Europe en 1988 en Allemagne, l’équipe de 1974 est et sera probablement toujours l’équipe en or des Pays-Bas. Non seulement pour ses performances et ses résultats, mais aussi pour sa philosophie et son style de jeu. On peut dire que c’était une équipe révolutionnaire, elle a commencé l’histoire de Johan Cruijff pour les masses, qui plus tard a fait de Barcelone ce qu’elle est devenue sous la direction de Pep Guardiola. Le football total était né.

2. Le « Onze d’Or hongrois »

Dans les années 50, une nation domine outrageusement le monde du football : la Hongrie. Menés par les légendes du Real Madrid Ferenc Puskas (84 buts en 85 sélections) et du FC Barcelone Sàndor Kocsis (75 buts en 68 sélections) le « Onze d’Or hongrois » a ébloui les observateurs par son football ultra offensif et son dispositif en 4-2-4.

Paradoxalement, la nation magyar n’a jamais remporté de sacre mondial. La faute au « miracle de Berne » lors de la Coupe du Monde 1954, où les Allemands ont totalement déjoué la séduisante sélection hongroise, alors invaincue depuis quatre ans.

1. Brésil 1970

Il suffit de regarder le 11 de départ pour mesurer la splendeur de cette Seleçao. Constellée de légendes et parfaitement guidée par le coach Mário Zagallo et le roi Pelé, la sélection auriverde de 1970 est sans égal.

Au Mondial mexicain, les Brésiliens produisent un jeu d’une harmonie sans précédent, faisant exploser tous leurs adversaires. 4-1 face à la Tchécoslovaquie, 3-1 en demi-finales face à l’Uruguay, et enfin la consécration finale face à l’Italie (4-1). Jamais, dans l’Histoire de la Coupe du monde, une nation n’a été aussi dominatrice.

Le regard de 90min Brésil : Oui, la meilleure équipe de l’histoire. à tel point que l’on commente encore aujourd’hui la particularité d’une équipe qui a fait jouer ensemble cinq « numéro 10 » de leurs clubs respectifs (Pelé, Tostao, Gerson, Jairzinho et Rivelino).

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