De la cité de l’UA à Nairobi

Le parcours a été long.Au point que beaucoup en sont venus à se demander ou allait réellement Kamerhe.

Un des principaux artisans qui mit un terme à l’insidieux projet de recensement de la population,comme préalable à l’organisation des élections,il a pour la première fois été parmi les leaders de porter sans contestation l’étoffe d’opposant crédible.

Mais,voilà que se pointe comme par enchantement le dialogue de la cité de L’OUA.Kamerhe fait une inattendue embardée et plante tous ses pairs de l’opposition.En l’absence de l’UDPS et du MLC,sa seule présence confère une épaisseur de crédibilité aux assises.

Tout le monde le voue aux gémonies.Il est désavoué par une partie de l’opinion.Malheureusement,sa foi dans son rôle aux pourparlers d’Edem Kodjo et les dividendes qu’il espérait en tirer,sont totalement déçus.

Blessé au plus profond de son être,Kamerhe reprend le chemin de l’opposition radicale.Il va jusqu’à demander à ses ministres et autres membres participants au Gouvernement Badibanga de se retirer.

Mais,le doute est profond au sein de l’opinion.Beaucoup refusent d’accorder un second visa à l’homme de l’historique fronde contre l’entrée des troupes rwandaises en Janvier 2009.Le scandale éclate lors du meeting de l’opposition réunissant tous les principaux leaders début octobre 2018.

Les leaders de l’opposition sont appelés à prendre la parole à tour de rôle.Au moment où l’enfant terrible de Bukavu s’ annonce,les invectives et quolibets rappellent,à ceux qui l’auraient peut-etre oublié,que le cas Kamerhe pose problème dans les rangs de l’opposition.

Est-il important de comprendre un homme politique pour le suivre,ou suffit-il d’avoir juste la foi en lui ?Toute la différence réside dans l’option choisie.Toujours est-il qu’à la suite du scandale de Genève,le monde découvre un Kamerhe capable de se mettre spontanément au service de la cause commune d’accepter s’ effacer pour elle.

Contre toute attente,il signe un accord historique à Nairobi au terme duquel il accepte de jouer le second rôle au service du fils Tshisekedi.Le monde tombe à la renverse sans que le concerné ne l’ait demandé, nous assistons à la réhabilitation spontanée du patron de l’UNC au sein de l’opinion.Particulièrement dans les milieux proches de l’UDPS.

Et,c’est ce tandem que les croisés de Genève s’évertuent à tourner en dérision à tout vent,qui fait la différence le 30 Décembre 2018.Du coup,le parcours jugé sinueux de Kamerhe par plus d’un,bénéficie de la sanctification totale.

Autant la défaite soumet à la solitude la plus absolue et au rejet,autant la victoire couvre et justifie tout.

Celui qu’on appelle VK, Vital Kamerhe est du côté des gagnants mieux positionné que quiconque.

Ainsi,tout le mérite de l’ex bras droit de Kabila sera d’avoir su se ranger dans le camp de la victoire en un moment crucial de notre histoire.Ce seul fait justifie à rebours tout son parcours et ce qu’on peut en dire.

Leçon morale: »Il est des hommes sur cette terre dont il faut se garder de prétendre les connaître et les maîtriser. »

Kamerhe en fait partie.Comme dans l’univers,les astres ayant vie sont contraints à un mouvement perpétuel,lequel garanti le maintien de la vie et des équilibres.

Vital a été de ceux qui ont refusé un seul moment l’immobilisme.Son dynamisme,interprété au départ de diverses manières,a fini par payer.Et, de la manière la plus gracieuse qui soit.

La fin ne justifie-elle pas les moyens ?

Il paraît ainsi aujourd’hui que Kamerhe ne cherchait pas à trahir l’opposition,mais cherchait la voie par laquelle par laquelle la victoire de celle-ci serait possible.

Si pour cela il fallait entrer dans les marécages et en ressortir,qu’importe ?

Atibu Gédéon / wab-infos.com

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