Les mots ont été lâché lors de la réunion mercredi 10 octobre 2018 au siège de la centrale électorale entre le bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) et les 21 candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018.

Comme on le craignait, la controverse autour de l’utilisation ou non de la machine à voter a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Séance tenante, les candidats de l’opposition, qui se montrent fort hostiles à l’usage de ce kit électoral, ont soulevé préalablement la question de la légalité de la machine à voter avant d’aborder celle de sa technicité.

A ce sujet, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Jacquemin Shabani (représentant de Félix Tshisekedi), Freddy Matungulu et Théodore Ngoy persistaient à soutenir que la machine à voter n’était pas conforme à la loi électorale en vigueur en République Démocratique du Congo. En réaction, le président de la CENI, Corneille Nangaa, qui ne jureque par cet outil informatique fabriqué en Corée du Sud pour lesscrutins du 23 octobre 2018, a continué à camper sur sa position déjà exprimée lors de ses rencontres antérieures avec l’Opposition, à savoir que l’heure n’était plus au débat sur l’aspect juridique de la machine mais plutôt à son expérimentation sur le terrain.

Inflexible, le président de la CENI a fait savoir aux candidats opposés à l’expérimentation de la machine à voter qu’ils étaient libres de rester ou de quitter la salle de réunion.

Révoltés par ce qui leur a paru comme une attitude insolente deCorneille Nangaa, les candidats de l’opposition n’ont pas trouvé mieux que de prendre, tous, le chemin de la porte de sortie. Les propos du président de la CENI ont été interprétés par les opposants comme une véritable déclaration de guerre à leur endroit. Peu après avoir claqué la porte et laissé Nangaa avec le représentant de Shadari et un petit groupe de candidats à la présidence de la République, dont Samy Badibanga et Mabaya, considérés comme de menus fretins, Kamerhe, Fayulu, Jacquemin Shabani, Matungulu et Théodore Ngoy ont improvisé un point de presse dans les installations même dela Ceni.

Premier à prendre la parole, Théodore Ngoyi a rappelé les raisonspour lesquelles lui et les 4 autres candidats de l’opposition ontquitté la salle, à savoir que la machine à voter n’est pas prévue dansle calendrier électoral et que sa fiabilité technique reste sujette àcaution. Pour sa part, Vital Kamerhe, candidat de l’UNC à la présidentielle,a estimé que l’obstacle du jour n’était pas insurmontable. Pourl’ancien président de l’Assemblée nationale, les discussions devraientse poursuivre pour obtenir des élections libres et transparentes.

Les observateurs ont noté que l’incident d’hier à la CENI n’a faitque renforcer le climat de méfiance qui prévaut entre cette institution d’appui à la démocratie et l’opposition. Le président dela centrale électorale passe, aux yeux des acteurs du camp du refus dela machine à voter, pour un bras séculier du pouvoir en place. D’où la cristallisation du doute sur sa neutralité en tant qu’animateur principal d’une institution présumée indépendante et impartial.

Wab-infos

Si vous avez aimé cet article, n'hesitez pas à le partager sur les reseaux sociaux!!!